Les orgues d'Ille-sur-Têt:
La visite des orgues d'Ille-sur-Têt programmée en fin d'après-midi nous évoquera sans ambiguïté l'Ouest américain:
Indiscutablement, l'endroit nous évoque le site de Bisti Badlands ou encore Ah-shi-sle-pah au nouveau Mexique. J'en ai parlé ici et encore là. Le site n'est pas très grand (comptez une petite demi-heure sur place). Accès payant (5 euros par adulte).
Juste à côté du site, se situe une parcelle privée. Le propriétaire des lieux invite les visiteurs à profiter de sa terrasse panoramique gratuitement. Attitude pas vraiment désintéressée puisqu'une tirelire est située à la sortie et qu'un projet de restaurant mûrit dans sa tête, mais ce serait dommage de s'en passer car on a une bonne vision globale sur les formations de sable et d'argile.
A noter : nous ne l'avons pas fait par manque de temps mais vous aurez encore une bien meilleure vision globale du site en vous rendant après la visite à la table d'orientation qui surplombe les environs:
Randonnée de la tour de la Massane:
Souvent décrite comme une randonnée incontournable dans ce coin, on se devait de se forger notre propre avis en la parcourant.
Il y a plusieurs départs possibles, nous avons choisi comme point de départ le village de La Vall:
La randonnée dure environ 3 heures avec un peu plus de 300 m de dénivelée. On monte "à couvert" sous les arbres, ce qui est confortable pour éviter l'ardeur des rayons du soleil mais en revanche peu de points de vue s'offrent à nous à l'exception des derniers hectomètres.
La vue depuis la tour pourrait être superbe sans cette brume de chaleur qui englobe tout l'horizon. On peut apercevoir une bonne partie de la côte: Argelès, Collioure, Port Leucate etc ...
Lieux de bivouac possibles près de la tour pour les amateurs.
L'après-midi, nous irons piquer une tête à Argelès et nous verrons à nouveau la tour bien visible depuis la plage.
Le Canigou:
On ne pouvait randonner dans les Pyrénées Orientales sans s'attaquer à un de ses sommets emblématiques: le Canigou.
Avec ses 2 784 m, il impressionne et il est omniprésent dans le paysage environnant.
Alors, oui on peut le gravir en une journée mais c'est bien une bonne dizaines d'heures qui vous attend avec quasiment 1 800 m de dénivelé. On choisira une formule un peu plus douce en tablant deux journées de randonnée.
L'idéal est sûrement de réserver une nuit au refuge des Cortalets. Hélas, attendant jusqu'au dernier moment d'avoir une fenêtre météo favorable et faisant preuve d'une certaine négligence, nous n'avons pas pu avoir de place au refuge. Ne faites donc pas comme nous, cela allégera considérablement votre sac à dos...
Pour notre part, nous nous garerons au parking de Los Masos De Valmanya situé à 1 032 m.
Pour la trace GPX, vous pouvez l'avoir sur Visiorando :
Après avoir essuyé 2 ou 3 orages consécutifs mais très courts, nous arriverons au refuge (altitude 2 150 m) 4 heures après être partis du parking. Quand le refuge est plein, il est admis qu'on peut bivouaquer à proximité. Nous étions donc une bonne dizaine dans ce cas. On peut prendre de l'eau gratuitement (eau de la source de la perdrix) et on peut aussi profiter des toilettes. Le dîner étant aussi complet, nous avons tout ramené depuis le bas. Nous étions donc en complète autonomie hormis pour l'eau. Cela ne nous empêchera pas de prendre une bière en terrasse et pas n'importe laquelle puisqu'elle est brassée avec l'eau de la source de la perdrix qui alimente le refuge... A noter que le refuge vend à peu près tout si vous n'avez rien amené. Par exemple le matin, on peut avoir des viennoiseries et une boisson chaude même pour les personnes en bivouac.
La montée vers le refuge essentiellement à couvert :
Le lendemain, on attaque la grimpette finale vers le sommet :
Il faut compter 3 heures en AR avec une bonne pause de 30 minutes au sommet
Il y a même une petite place pour bivouaquer tout en haut mais il ne faut pas avoir une grande tente:
Le ciel est d'un bleu intense mais à nouveau la brume de chaleur, quoique moins présente, bouche un peu l'horizon.
Nous prendrons notre déjeuner en terrasse au refuge avant d'aborder notre descente vers le parking. Comptez environ 2h30 de descente. Au niveau du parking, vous pouvez marcher quelques mètres supplémentaires afin d'aller tremper les pieds dans le cours d'eau la Lentilla. Une brève immersion des jambes dans l'eau froide est une pure bénédiction !
Les gorges de la Carança:
Là aussi, elles sont réputées incontournables dans le coin et c'est vrai que sur le papier elles sont très attirantes: passerelles, ponts himalayens, sentier taillé dans la roche ... Tout pour nous plaire 😊
C'est vraiment spectaculaire. Pour le sentier en corniche, on avait déjà expérimenté ça quelques jours auparavant dans les gorges de Saint-Pierre. Les équipements ne sont jamais bien hauts mais c'est vrai qu'il vaut mieux ne pas avoir le vertige surtout que l'on croise pas mal de monde. Sur les passerelles par exemple, ce n'est pas évident de se croiser. Une rando qu'on bouclera en 3 heures environ avec la pause pique-nique au bord de l'eau. Au final, une très belle randonnée plutôt amusante pour ceux et celles insensibles au vertige. Petit inconvénient: il faut parfois attendre avant de traverser un pont himalayen ou s'engager sur une passerelle car le trajet n'étant pas en boucle, on croise ceux qui sont sur le retour.
Le Pic du Taillon (3144m):
Le Pic du Taillon a la réputation d'être un des 3000 les plus accessibles des Pyrénées. On peut le gravir sans matériel spécifique (sauf peut-être des crampons mais ce n'est pas indispensable). Il ne se situe pas très loin de Gavarnie où de nombreuses autres randonnées sont possibles.
Nous nous garons au col des tentes (2207 m d'altitude). Le parking est assez grand et c'est sans aucun problème que nous trouvons une place alors qu'il est déjà 9h et que nous sommes le samedi 3 août.
Le ciel est d'un bleu azur alors que la vallée est encore sous les nuages.
937 m de dénivelé plus loin, on devrait pouvoir déjeuner là-haut:
Le Pic du Taillon et à droite le Pic des Gabiétous Oriental (3033m):
La vallée encore sous les nuages:
Le sentier monte tranquillement, pour l'instant c'est plutôt facile et idéal pour s'échauffer.
La vallée est toujours bien bouchée:
Un premier passage délicat: le passage des ramifications du torrent alimenté par la fonte des glaciers. Les roches y sont glissantes. J'avais lu qu'il y avait une chaîne pour aider au cheminement à cet endroit mais il n'y avait rien à notre passage.
Les premiers névés apparaissent:
La Brèche de Roland est en vue ainsi que le refuge (ici, au milieu de la photo):
On met 1h50 pour arriver au refuge des Sarradets (point d'eau)
De la terrasse du refuge, on peut admirer le haut de la grande cascade de Gavarnie:
Pour ensuite se diriger vers la Brèche, il faut monter un sentier raide puis cheminer sur un gros névé encore présent début août:
Le névé étant très piétiné, y marcher dessus n'est pas très compliqué et ne nécessite pas de crampons ...à la montée !
La Brêche franchie, on se retrouve côté espagnol.
On pique à droite toute, on longe une grande falaise main droite et on arrive au doigt de la fausse Brèche qui constitue là aussi un point un peu délicat car la paroi est vertigineuse (certains font demi tour à cet endroit).
La vue côté espagnol est par contre très dégagée:
Alors que côté français, cela a encore du mal à se lever:
Cela se précise, on voit bien le sommet mais les derniers hectomètres sont assez raides et passés 3000 m le souffle devient plus court.
On y est ! La vue est très dégagée. Incroyable, on est encore en T- shirt à plus de 3000 m d'altitude.
Les nuages se déchirent côté français:
On déjeune tranquillement au sommet avec la vue XXL.
On aperçoit les véhicules garés au col des Tentes ainsi que le lac des Espécières (2195 m):
On redescend en reprenant bien sûr le chemin à rebours.
Vue sur le casque du Marboré:
A nouveau la Brèche de Roland sous un autre angle:
La redescente vers le refuge se fera sans encombre. Bien sûr, il faudra faire attention à ne pas tomber sur le névé entre la Brèche et le refuge mais aucun dévers dangereux n'est à signaler à cet endroit. On en a même vu certains prendre la tangente sur les fesses pour aller encore plus vite. Bien que pas obligatoires les crampons peuvent être utiles ainsi que les bâtons!
La vallée s'est franchement bien dégagée, nous revenons au parking sous un temps magnifique.
Ayant un peu de temps devant nous, nous n'hésitons pas à aller faire un petit tour du côté de Gavarnie pour voir ce que tout ça donne d'en bas: Durée: 6h30 sans les pauses Dénivelé: 1 000 m environ
Départ: Col des Tentes
Trace GPX (voir cette page sur le site Visiorando)Avis très subjectif: Randonnée très dense sans véritable temps mort. On en a pris plein les yeux et on en avait plein les bottes à la fin mais ce fut une très belle journée où chaque minute a compté. Vraiment le genre de rando qui fait aimer la rando.
Hébergement: Nous avons dormi à l'auberge de la Munia juste à côté du cirque de Troumouse. Cette auberge propose des chambres mais aussi accepte des tentes dans son immense jardin. On a choisi cette deuxième option en optant en plus pour la pension complète. Nous en avons été très satisfaits.
